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de l'R et des L

30 octobre 2008

Nouveau site

Merci de vous rendre sur http://delretdesl.com !!

A bientôt...

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18 juillet 2008

"Monument" par Ian Graham

Par Paul

Les romans de fantasy sont souvent bourrés de Magie, de monstres et de créatures fantastiques. Ce roman (le premier de son auteur) est loin de ce modèle pré-établi.

Ici, on suit la route de Ballas, une brute taillée dans le roc, poivrot, aigri et brutal.
Un jour, sa vie bascule : manquant de se faire passer à tabac, il est sauvé par un prètre qui le fait soigner. Ne sachant pas comment remercier ses sauveurs, il s'enfuit, n'oubliant pas au passage de les délester de certains objets de valeurs...
Mais parmi son butin, Ballas ignore qu'un de ces trésors est sur le point de bouleverser le monde, poussant les plus hautes autorités à le poursuivre jusqu'à la mort, entrainant le monde au bord du chaos...

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Salué par la presse britannique comme "une rareté", un roman de fantasy qui ose être différent. "Impressionnant et d'une force remarquable".
Cet avis n'est selon moi pas si éloigné de la réalité. L'histoire se tient, la fin n'est pas prévisible et le suspens que l'on retrouve dans cette quête plongera le lecteur dans une impatience grandissante et une fascination sordide pour cette brute égoïste et grossière.

"Monument", un très bon premier roman de Ian Graham, digne représentant de l'école de fantasy d'Outre-Manche, dans la lignée de James Barclay.
A suivre de très près...

Bref, pour ceux que les hobbits et autres gandalfs ont depuis longtemps lassés, n'hésitez plus : ce roman vous ravira !

Toutes les critiques de Paul Fuchs

18 juillet 2008

"Le Dernier Templier" par Raymond Khoury

Par Paul

Ah le fantasme du Graal, des trésors des Templiers, de la bataille d'Antioch, du massacres des chevaliers par Philippe le Bel... Qui n'a pas rêvé un jour de se retrouver plongé dans une quête digne de celle du "Da Vinci Code" ou de "Benjamin Gates" ?

Nombreux sont les livres traitant de ce sujet : aussi bien sous forme sérieuse (recueil de preuves attestant de l'existence de ce trésor) que sous forme de roman (comme, encore une fois, le "Da Vinci Code", le plus connu puisque le dernier à avoir été adapté au cinéma, mais pas forcément le mieux...). Bref, "Le Dernier Templier" aborde le thème sous un point de vue original : via la religion...

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L'histoire se passe à New York, de nos jours (c'est d'ailleurs le premier livre que je lis faisant référence aux attentats du 11 septembre). Tess Chaykin, archéologue, est témoin d'un casse au Metropolitan Museum de New York, alias le MET pour les initiés. Les voleurs, déguisés en Templiers, n'ont quasiment rien volé... à part un objet, sans grande valeur à première vue... ce qui n'est pas de l'avis de tout le monde... entre autre au Vatican...
Le FBI se met en chasse derrière ces mystérieux Templiers... Une chasse qui les conduira à travers l'Europe orientale pour tenter de trouver quelque chose, sans savoir quoi...

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Le roman se résume à une quête mystérieuse, où l'on apprend progressivement la nature du "trésor". Les religions y sont au coeur, ce qui prête un aspect nouveau à une course au trésor des Templiers, ponctuée ça et là par des retours en arrière, au temps des templiers, aux croisades et de Saint Jean d'Acre, donnant un peu de poids historique à l'intrigue et rajoutant davantage de romanesque.

Toutes les critiques de Paul Fuchs

22 juin 2008

"Le Baiser au lépreux" par François Mauriac

C'est ma cousine qui m'a conseillé de lire du François Mauriac, en m'assurant que si j'avais aimé Stefan Zweig j'aimerais aussi cet auteur... Je n'ai pas eu la même révélation, c'est certain. Mais au moins j'ai relevé "le défi".

Jean Péloueyre a 22 ans. Il vit avec son père, M. Jérôme, dans un village provincial. Ils appartiennent à la moyenne bourgeoisie, sont en bons termes avec le curé et bien vus par les autres habitants, par contre ils ne s'entendent pas avec leur famille, qui ne les cotoie que par intérêt.

Mais Jean a un défaut, un physique apparemment très disgracieux, qui lui vaut des moqueries et le pousse à s'isoler. Pourtant, un jour, le curé lui trouve une jeune fille à épouser, Noémi d'Artiaih, dont la famille prétend à un rang social plus élevé, que Jean peut lui apporter. C'est un mariage d'intérêt. Noémi peut à peine supporter l'aspect physique de son mari, et lui culpabilise énormément. Elevée dans la religion catholique, elle se jure néanmoins d'être une bonne épouse et essaye de faire de son mieux.

Après un séjour à Paris, Jean tombe gravement malade et on comprend qu'il va sûrement mourir de la tuberculose. Le médecin du village vient chaque jour le soigner et ce dernier tombe amoureux de Noémi, qui est très belle. Une torture morale commence alors pour la jeune fille...

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Une histoire courte mais dense. Le sujet central touche aux conséquences du mariage d'intérêt pour les deux protagonistes, ce qu'il y a derrière cette façade socio-culturelle de la bourgeoisie provinciale du début du siècle. L'aspect le plus intéressant du livre est le personnage de Noémi. Je trouve que Jean Péloueyre manque de densité ; physiquement très laid, il est persuadé de ne jamais connaître le bonheur et semble vraiment s'y être résigné. Quant à Noémi, sa volonté d'être une bonne épouse chrétienne ne l'empêche pas de ressentir de l'attirance pour d'autres hommes. Elle a fait le beau choix du renoncement et de la fidélité, pour sa morale religieuse et pour un héritage, mais à quel prix ?...

François Mauriac a un style littéraire pudique et élégant, pas de réelle introspection de la part des personnages mais des caractères suffisamment bien dessinés pour la précision de l'histoire. La peinture de cette catégorie sociale et des coutumes villageoises de début du XXème siècle me parait très juste et bien mise en lumière.

13 juin 2008

"La Place" par Annie Ernaux

Un tout petit livre. Parfois ce ne sont même pas des phrases, juste des mots reliés plus ou moins correctement, bouts de passé, images furtives que l'on ne peut rapporter que furtivemment pour qu'elles sonnent juste.

La narratrice, qui je crois est aussi l'auteur, a perdu son père. A travers ces pages de souvenirs épars, elle tente de le décrire aussi fidèlement que possible, décrire son caractère, ses habitudes et l'existence qu'il a menée. Elle ne se soucie ni de la cohérence chronologique, ni de la précision de scènes qu'elle raconte. Au-delà de la seule description de son père, il y a la description d'une classe sociale provinciale, qui tend à s'élever mais reste toujours empreinte de ces habitudes culturelles fortes qu'elle voudrait surmonter. Mais est-il possible de s'affranchir d'une caractéristique qui constitue notre nature même ?

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Le récit d'un homme comme il y en a tant d'autres, dont le caractère unique au milieu de la masse est joliment, subtilement et pudiquement marquée. Le passage de sa mort est très émouvant, tout ce qui se passe autour du défunt avant l'enterrement, la réalité du quotidien qui reste plus fort que tout, les émotions contradictoires si difficiles à gérer, et accepter qu'à présent il n'y aura plus qu'un souvenir...

J'ai aimé le moment où la jeune fille devient professeur, monte cette échelle sociale un peu obsédante pour son père, que lui ne montera jamais. J'ai aimé la description de la réaction du père, simple, par petites taches, très juste et claire au niveau psychologique.

Un très bel hommage, tout en retenue, d'une fille à son père, et mention de la campagne post Seconde Guerre Mondiale. Style minimaliste, sobre et pudique. Juste ce qu'il faut, et c'en devient assez émouvant. Les sentiments forts et non exprimés sont ressentis différemment, tout aussi évidemment. Dans ce livre, le rang social apparaît comme une caractéristique omniprésente pour la société, ce qui était le cas à l'époque et l'est encore aujourd'hui.

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12 juin 2008

"Journal d'Hirondelle" par Amélie Nothomb

Il était temps... que je lise "mon premier Amélie Nothomb". J'ai boycoté, j'avoue. Par paresse, par jalousie, manque d'intérêt injustifié ? N'empêche que pour me faire une vraie idée de l'auteur, il va falloir que j'en lise plus qu'un seul. Je le ferai, parce qu'elle m'intrigue. Chaque année je la vois au Salon du Livre, la file d'admirateurs, qui l'attendent, appareil photo à la main et nez dans leur bouquin, puis elle arrive et les flashs se déchaînent, elle porte un immense chapeau noir, le reste noir aussi, sauf son visage, tout blanc. Elle a l'air timide, elle est plutôt avenante mais elle intrigue trop, la réalité d'une rencontre ne suffit pas à la faire descendre du pied d'estale sur lequel ses lecteurs souvent l'ont mise. Elle est une star sans faire la star. Les gens qui écrivent et suscitent autant d'admiration, presque de l'affection, c'est quelque chose qui me fait réfléchir. On aime son écriture, ses histoires et ses personnages (disons qu'ils ne laissent pas indifférents...) et Amélie est mitraillée par les photographes. Qu'est-ce qu'ils pensent lire d'autre sur son visage, de différent, de semblable à ses livres ? Je pousse sûrement la réflexion trop loin. J'arrête là, et je me penche sur Journal d'Hirondelle.

Je crois que c'est son dernier. Un tout petit livre avec une quatrième de couverture paresseuse mais efficace, c'est le texte minuscule qui m'a fait l'acheter, alors en effet il n'en fallait pas plus : "C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou."

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Avant de résumer l'histoire, je voulais dire quelques mots sur le style d'Amélie Nothomb. Je ne considère pas qu'elle écrive merveilleusement bien. Même pas forcément "bien", d'ailleurs. Par contre, c'est son style personnel, il colle à ses histoires. On n'imagine pas cette histoire racontée autrement que dans ce style. Son invention littéraire va au-delà de mes considérations stylistiques... Par contre, au-delà du style grammatical dont je viens de parler, Amélie Nothomb a beaucoup de culture et elle le montre, sans devenir hors-sujet, elle l'insère au bon moment et ça apporte quelque chose à l'histoire, pour moi qui comprend ses références. Je sais que La Nouvelle Héloïse de Rousseau en effet y a pas grand chose de plus lourd. Autre chose, elle a vraiment du vocabulaire. Beaucoup, et elle le montre aussi. On n'a aucune impression de redites, de redondences, c'est varié, c'est parfait, lexicalement parlant.

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L'histoire de Journal d'Hirondelle est plutôt difficile à résumer, mais puisque c'est difficile ça me plaît et je vais m'y coller. Il arrive un phénomène très bizarre au narrateur, un peu après un chagrin d'amour. Réaction, sans doute... Il perd toutes les sensations de son corps. Il se ressent absolument plus rien, zéro plaisir sensoriel... Jusqu'au jour où il découvre que les chansons du groupe Radiohead lui procure une grande jouissance... Pourquoi Radiohead, bonne question, mais écouter leurs derniers albums c'est pour lui la renaissance du plaisir des sens. Alors il commence à chercher ainsi d'autres petits bonheurs équivalents et il en trouve un merveilleux : tuer. Il devient tueur à gages, embauché par des Russes et tuer de sang-froid devient sa plus grande source de jouissance. C'est grâce à cela qu'il retrouve le plaisir de manger, le plaisait de se masturber, le plaisir de vivre, tout simplement... Tuer des inconnus, ne pas savoir pourquoi et gagner plein d'argent... Ces passages sont vraiment biens racontés, d'une indifférence si glaciale et vicieuse qu'on en redemande... Je ne sais pas si Amélie Nothomb sera un auteur très reconnu dans une cinquantaine d'années, comme peut l'être devenue Duras par exemple, mais en tout cas il me semble que le fait de donner du plaisir au lecteur en décrivant un phénomène hyper cruel, c'est nouveau. Ce n'est pas nouveau, psychologiquement parlant, on sait bien qu'on a des côtés voyeurs, mais dans ce livre c'est assumé et l'auteur l'assume tellement bien qu'on l'assume aussi du coup... Petits frissons de plaisir...

Un jour, le narrateur se voit confier une nouvelle mission : tuer une famille de cinq personnes. C'est dans cette maison que tout va changer, alors qu'il surprend la fille tuer son propre père et que le narrateur la tue juste après. Ensuite, il y a une histoire de regard inoubliable, et de journal intime... Toutes les clés ne sont pas données ; on ne sait pas bien ce qu'il y avait dans ce journal, ce qui fait qu'il commence à obséder le narrateur, qu'il lui brouille tous ses sens et lui rend la vie sensorielle qu'il avait auparavant, on ne comprend pas non plus pourquoi cette organisation russe recherche aussi ce journal... Ce que l'on sait c'est qu'il s'agit peut-être d'amour. C'est l'amour qui part et qui vole toute sensation, qui les rend lorsqu'il revient... C'est le mystère de la fin que j'aime, et les nombreuses petites pistes qu'elle laisse à explorer.

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Voilà un livre et un auteur qui m'auront donné matière à écrire... Passage parmi d'autres que je retiendrai.

"Qu'est-ce qu'un rapport humain, aujourd'hui ? Il afflige par sa pauvreté. Quand on voit ce qu'on appelle à présent du beau nom de "rencontre", on se désole. Rencontrer quelqu'un devrait constituer un événement. Cela devrait bouleverser autant qu'un ermite apercevant un nachorète à l'horizon de son désert après quarante jours de solitude."

<<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>> images : gibuskro.lautre.net <<>><<><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>>

9 juin 2008

"Je l'aimais" par Anna Gavalda

Anna Gavalda a publié son recueil de nouvelles Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part avant le roman Je l'aimais, son premier. Petit roman, qui s'attaque, en quelques pages, à l'histoire de la vie : l'histoire de l'amour conjugual, et extra-conjugual. Certains fuient, d'autres restent. Y a-t-il une seule vraie "bonne solution" ou cela dépend-il des cas ?

L'auteur semble penser qu'il vaut plutôt suivre ce que l'on croit être le bonheur, même si cela peut détruire une famille, et se dire que si les parents sont heureux et épanouis, les enfants le vivront mieux. Grandir et être élevé par quelqu'un de frustré, angoissé, cela nuit probablement à l'équilibre de l'enfant. C'est un point de vue psychologique comme un autre, je suppose, qui peut en surprendre certains mais je trouve qu'il se tient.

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Je préfère développer le thème et l'histoire, le style en lui-même n'ayant besoin ni de compliment ni de décryptage... C'est toujours l'écriture Gavalda, simple et fluide, d'apparence non travaillé, spontané, et des dialogues qui ressemblent à ceux de la réalité.

C'est l'histoire de Chloé, que son mari Adrien vient de quitter. Ils ont deux petites filles. Sur un coup de tête, elle décide de partir dans leur maison de campagne familiale, accompagnée de son beau-père, Pierre. Un soir, alors qu'ils dînent tous les deux, Chloé le provoque, ne supportant pas qu'il ne dise pas un mot pour condamner l'adultère de son fils et son départ. C'est alors que débute le récit enchassé : Pierre raconte à sa belle-fille son mariage avec Suzanne, son premier amour et la mère d'Adrien, leur vie réglée, l'ennui du quotidien, et l'aventure qu'il a eu avec une certaine Mathilde. Des années de mensonges, de spontanéité traître et dangereuse, qui furent pour lui les plus belles et les plus intenses. Une nuit blanche commence pour les deux personnages, dans laquelle ils nous entraînent aussi, assez naturellement...

Chloé découvre un visage de son beau-père qu'elle ne soupçonnait pas. Sa colère se transforme en respect, en ouverture d'esprit, finalement... Curieuse, elle écoute cette petite leçon qu'il essaye de lui donner. Un autre point de vue à l'attention de l'épouse quittée et blessée. Il est question de courage, d'honnêteté, cette comparaison du père qui est resté auprès de sa femme, contrairement au fils, qui est parti. Leçon, ou bien tentative de consoler Chloé, peu importe. Au moins, c'est une confession sincère, un peu de poésie et une justification de l'adultère... On ne sait pas bien !

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Un passage qui m'a plu, qui m'a interpellé. C'est Pierre qui parle.

"J'en vois des gens souffrir un peu, rien qu'un peu, rien qu'à peine mais juste ce qu'il faut pour tout rater, tu sais... Oui, à mon âge, je vois ça beaucoup... Des gens qui sont encore ensemble parce qu'ils se sont arcboutés là-dessus, sur cette petite chose ingrate, leur petite vie sans éclat. Tous ces arrangements, toutes ces contradictions... Et tout ça pour en finir là... [...] Retraités... Retraités de tout. Je les hais. Je les hais, tu m'entends ? Je les hais parce qu'ils me renvoient ma propre image. Ils sont là, vautrés dans leur bonne satisfaction. Le navire a tenu bon, le navire a tenu bon ! semblent-ils nous dire sans jamais s'épauler. Mais à quel prix bon Dieu ? A quel prix ? Il y a des regrets, des remords, des fêlures et des compromissions qui ne cicatrisent pas, qui ne cicatriseront jamais."

<<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>> manques absurdes - photos by Clairette <<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>>

3 juin 2008

"Honneur et courage" par Danielle Steel

Par Mandi

Je ne sais pas si ce nom d'auteur vous parle ou pas. A moi il ne disait rien au départ et j'avoue que je n'ai pas ensuite lu d'autres livres d'elle.

Pourtant ce livre reste dans mon esprit un des meilleurs que j'ai lu.

Il s'agit d'une jeune japonaise, Hiroko, que son père, qui pour un japonais de cette époque était très moderne, envoie étudier aux Etats-Unis pour qu'elle devienne une femme indépendante, pas passive comme toutes les femmes qui l'entourent, notamment sa mère.

Seulement, le destin en a décidé un peu autrement : Hiroko arrive bien chez des cousins aux Etats-Unis et commence à étudier, bien que perdue chez ces japonais complètement américanisés, étant pour la plupart nés dans ce pays. Alors qu'elle s'intègre petit à petit, elle tombe amoureuse de l'assistant de son oncle, un américain, puis soudain l'événement de Pearl Harbour surgit. Le Japon et les Etats-Unis sont alors en guerre ouverte. Plus de bateau pour rentrer au Japon et les américains, notamment ceux qui avaient de la famille à Pearl Harbour, se mettent à devenir agressifs envers les japonais.

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C'est une histoire d'amour qui vit malgré tous les malheurs qui s'abattent les uns après les autres. Une autre vision de la Seconde Guerre Mondiale, d'un point de vue auquel on n'a jamais été habitués. Il faut savoir que c'est une histoire inspirée de faits réels et on y apprend beaucoup sur cette autre facette de l'Histoire.

20 mai 2008

"Le Chercheur d'or" par J.M.G. Le Clézio

Par Paul

Lorsque comme moi on a passé une assez longue période dans un pays, on a très souvent plaisir à découvrir des oeuvres parlant de ce pays... Dans mon cas, il s'agit de l'Ile Maurice... Et comme les choses sont bien faites : ce livre se passe entre autres à l'Ile Maurice.

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Il raconte l'enfance d'Alexis, heureuse, jusqu'à ce que son père soit frappé de plein fouet par de grosses difficultés financières... Alexis sera ainsi contraint de travailler très jeune, puis il partira à la recherche d'un trésor dont son père avait, tel un Templier en quête du saint Graal, regroupé toutes sortes d'informations. Il voyagera à l'ile voisine : Rodrigues où il rencontrera l'amour, mais le trésor lui échappera au moment de la première guerre mondiale et lorsqu'il reviendra sur l'ile en 1916, il trouvera un trésor tout autre...

On pourrait croire à première vue à un roman d'aventures, avec des pirates de l'or et du rhum. Mais il n'en est rien : l'auteur nous décrit l'enfance d'un garçon plein de rêves progressivement brisés se rattachant à l'espoir de trouver un trésor... Sans savoir que ce trésor n'est peut-être pas un trésor matériel... Bref, les métaphores y sont nombreuses, et les pensées qu'inspirent ce livre donnent à réfléchir.

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Pour ceux qui ont eu la chance de découvrir l'île Maurice et ses environs, vous y retrouverez sans doute des endroits que vous avez visité, et pour quelques instants au fil des pages, peut-être aurez vous le plaisir de replonger en vacances, au milieu des champs de canne à sucre et du soleil écrasant...

Les descriptions sont vraiment magnifiques, la nostalgie s'empare très vite du voyageur expérimenté, et l'envie de découvrir s'installe chez celui qui souhaiterait découvrir le monde : bref, une invitation au voyage sous les tropiques et à la découverte de soi.

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19 mai 2008

"Mal de pierres" par Milena Agus

Parce que j'aurais eu mille choses à dire sur ce livre qui fut pour moi une véritable révélation... J'aurais pu en écrire des tonnes, répéter encore et encore à quel point je le considère comme une petite merveille... Je m'y perdrais, et vous aussi. Alors je vais simplement en recopier deux extraits, de ceux qui m'ont le plus touchée. Milena Agus a été saluée par toute la presse, uniformément, pour sa sensibilité, son style et sa manière de raconter les histoires. C'est traduit de l'italien par Dominique Vittoz pour les éditions Liana Levi. Bravo l'éditeur... Quelle magnifique trouvaille.

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Le mal de pierres, c'est une maladie des reins, qui empêche l'héroïne de tomber enceinte, mais c'est plutôt une patholgie psychosomatique. C'est l'histoire d'une femme étrange, que tout le monde croit folle parce qu'elle parle toute seule et qu'elle reste toujours à l'écart. Elle a une vision de la vie, qu'elle n'arrive pas à faire coller à la réalité. Elle se marie, elle part en cure pour essayer de guérir de ce mal de pierres, et c'est alors qu'elle tombe amoureuse du "Rescapé", un personnage mystérieux qui lui fera vivre les moments les plus intenses de son existence, qu'elle cherchera ensuite toute sa vie à retrouver, en vain. Quelques temps après son retour de cure, elle tombe enceinte.

J'ai commencé ce livre assise sur l'herbe dans un jardin. Je l'ai ouvert sans conviction, puis la première ligne m'a accrochée aux pages et je n'ai pas pu m'en défaire jusqu'à la fin. La fin... J'ai refermé le livre et je suis restée de longues minutes, passive, pour réaliser que je venais de passer un moment magique.

Bref, je vous le conseille... Maintenant, extraits.

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"Parfois, j'ai pensé que le Rescapé n'aimait pas grand-mère. Il ne lui avait pas donné son adresse, il savait où elle habitait et il ne lui avait jamais envoyé ne fût-ce qu'une carte postale, quitte à la signer d'un prénom féminin, grand-mère aurait reconnu son écriture grâce aux poèmes qu'elle avait gardés. Le Rescapé ne voulait pas la revoir. Lui aussi avait pensé qu'elle était dérangée, il avait eu peur de la trouver un jour sur les marches de son appartement ou dans la cour, l'attendant par n'importe quel temps, sous la pluie, dans le brouillard, ou toute en sueur par un de ces étés milanais étouffants, sans vent. Ou plutôt non. C'était peut-être vraiment de l'amour, il ne voulait pas qu'elle commette la folie de quitter son monde pour lui. Alors pourquoi se manifester, et tout gâcher ? Se présenter à elle, et lui dire : "Me voici, je suis la vie que tu aurais pu vivre et que tu n'as pas vécue." Et la mettre à la torture, pauvre femme. Comme si elle n'avait pas assez souffert, dans ce grenier là-bas, quand elle s'était tailladé les bras et les cheveux, ou dans le puis, ou quand elle gardait les yeux rivés sur le portail, ces fameux mercredis. Pour faire un tel sacrifice, disparaîre pour le bien de l'autre, il faut l'aimer vraiment."

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"Maman m'a raconté cela après la mort de grand-mère. Elle l'a toujours gardé pour elle et n'a jamais eu peur de me confier à sa belle-mère, qu'elle aimait beaucoup. Elle pense même que nous devons lui être reconnaissants parce qu'elle a pris sur elle tout le désordre qui peut-être serait retombé sur papa ou sur moi. D'après maman en effet, dans une famille, le désordre doit s'emparer de quelqu'un parce que la vie est ainsi faite, un équilibre entre les deux, sinon le monde se sclérose et s'arrête. Si nos nuits sont sans cauchemards, si le mariage de papa et maman a toujours été sans nuages, si j'épouse mon premier amour, si nous ne connaissons ps d'accès de panique et ne tentons pas de nous suicider, de nous jeter dans une benne à ordures ou de nous mutiler, c'est grâce à grand-mère qui a payé pour nous tous. Dans chaque famille, il y a toujours quelqu'un qui paie son tribut pour que l'équilibre entre ordre et désordre soit respecté et que le monde ne s'arrête pas."

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