"La Question humaine" par François Emmanuel

Un livre que l'on m'a donné sur le stand des éditions Stock au dernier Salon du livre. "Qu'est-ce que vous avez de bien ?" j'ai demandé, et une fille m'a répondu "Celui-là est génial". J'avoue que les extraits du film m'avaient un peu refroidie et que je n'ai pas eu envie d'ouvrir le livre tout de suite. Puis, quelques semaines plus tard, ce livre pas épais du tout avec une grosse écriture m'a séduit, et n'allez pas dire que j'ai des accès de paresse non plus...

C'est une histoire glauque, un homme ordinaire, psychiatre en entreprise, qui se voit confier une "mission" : percer le secret d'un des employés de la boîte et pas des moindres, le directeur général, qui a soit disant une maladie mentale. Au début, il "enquête" donc sur cet homme, observe ses symptômes et interroge son entourage... Mais bientôt, il découvrira des indices louches, aussi bien chez cet homme qu'il doit surveiller, que chez celui qui lui a confié cette mission. Au fur et à mesure que l'histoire avance, l'intrigue se densifie, et on en arrive à un gros complot, qui touche à la Shoah, sans jamais bien en connaître l'alternative...

Le livre nous conseille de ne pas nous fier aux apparences et nous révèle que les secrets de famille les plus sordides, même très bien cachés, finissent toujours par ressurgir d'une façon ou d'une autre, dans le coeur et l'esprit de l'enfant qui devait ne jamais rien savoir.

Je n'ai pas vu le film mais j'en mets des images, en guise d'illustration. Je trouve qu'à leur manière elles montrent bien l'atmosphère du livre. C'est une atmosphère très lourde, dense, sombre, presque étouffante. Le narrateur se retrouve dans un engrenage qu'il a senti venir, mais à aucun moment il n'a le moyen d'y échapper. Il est prisonnier de cette affaire qu'on lui a demandé d'éclaircir. Du coup, le lecteur aborde sa lecture de la même manière, comme une sorte de piège, un doute pesant à éclaircir. Néanmoins, le personnage est sympathique, parce qu'il ne se laisse pas influencer, il fait tout pour conserver et utiliser ses doutes, afin de ne pas tirer de conclusion hâtive et examiner tous les aspects du dossier, puisqu'il en vient à suspecter son employeur. On ressent la lourdeur de sa tâche, sa difficulté et les faiblesse psychiques qu'elle va entraîner...

Quelques mots pour finir, que j'emprunte à la 4ème de couverture : "Ne pas entendre. Ne pas voir. Prononcer des mots propres, qui ne tachent pas." Les mots sont tachés, corrompus, ce sont des mensonges. La vérité, parfois, c'est se taire.

<<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>> film "La question humaine", de Nicolas Klotz <<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>><<>>